Group Exhibition — Contraste and Indifference

 

The exhibition Contraste and Indifference curated by Catherine Bédard took place from September 13 to November 23, 2025 at Saint-Edmond-de-Grantham and will take place from February 12 to May 16, 2026 at the Centre culturel canadien in Paris.

 

Graphic design: Marie-Espérance Cerdà and Louise Paradis

 
 

Contraste and Indifference

Text by Catherine Bédard (in French)
Curator

Les artistes réunies dans cette exposition parcourent le monde et se confrontent à des contextes étrangers dans lesquels elles s’autorisent à entrer pour témoigner par la suite de ce qui s’y passe. Le déplacement est essentiel à leur démarche, tout comme une forme de solitude propice à l’observation.

Leurs œuvres ont en commun d’opérer une forme de prélèvement à un endroit précis de la surface du monde, et d’en faire le révélateur de quelque chose d’immense qui se joue autour et à travers lui. Elles ont en commun de faire sourdre une disproportion, une inégalité, un décalage, passé ou présent, à même une représentation tranquille et des gestes soignés qui semblent avoir quelque chose de réparateur. En elles se fusionnent le temps court – celui du regard en face de son objet, celui de l’actualité et des nouvelles, celui de la frénésie du commerce global – et le temps long – celui de l’histoire et des légendes, des sédiments, de la géologie.

À l’écart du spectaculaire, en reliant sans cesse les enjeux de surface et les profondeurs, Larissa Fassler, Cécile Hartmann, Isabelle Hayeur, Capucine Vever racontent, mine de rien et au fil d’enquêtes de terrain nous menant de Vancouver à Dubaï, ou d’une banlieue de Paris aux terres de l’Ouest, des dévastations, des toxicités, des vulnérabilités, enfouies, négligées ou banalisées, dont l’œuvre cherche à nous faire ressentir les puissances et les démesures.  

En confrontant les œuvres à la nature singulière du lieu et de l’environnement (les déployant dedans-dehors, dessus-dessous, autour, à travers, à l’écart), en jouant sur des résonnances tantôt formelles tantôt thématiques amenant chacune d’elles un peu à l’écart d’elle-même, l’exposition se propose de transposer, dans l’expérience de la visite, quelque chose de ces proximités inconfortables, ambiguës ou vertigineuses auxquelles il nous faut rester sensibles.     

 

Views of the exhibition

Photos: Vincent Royer


Artists featured in this exhibition

 

Larissa Fassler

Née à Vancouver en 1975, diplômée de l'Université Concordia et du Goldsmiths' College, University of London, Larissa Fassler vit à Berlin. Elle utilise sa propre subjectivité pour étudier les espaces publics, passant des centaines d’heures à recueillir des observations sur place et réalisant des recherches depuis des archives mettant en évidence les disparités économiques, les divisions politiques, la ségrégation et la violence. Le travail de Larissa Fassler a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives au Bröhan Museum de Berlin; au Centre culturel canadien de Paris; à la Chicago Architecture Biennial; au Musée des beaux-arts du Canada; à l’Institute for Contemporary Art de Boston et à la 11e Biennale d’architecture de São Paulo.

Larissa Fassler, Vancouver Glass Objects, 2023, set of 5 sculptures made of metal wire and blown glass, approximately 60 x 50 x 30 cm each

 
 

Larissa Fassler, Vancouver DTES, 2021-2022, pencil drawing on paper mounted on Dibond aluminum, in 4 panels, 180 x 365 cm overall

 

 

Cécile Hartmann, Spill, 2025, floor sculpture, cardboard, clay, variable dimensions

Cécile Hartmann

Née à Colmar en France en 1971, Cécile Hartmann a étudié l’histoire de l’art et l’esthétique à l’Université des sciences humaines de Strasbourg et suivi un cursus en art à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.  Mêlant esthétique minimaliste, dramaturgie plastique et recherches documentaires, Cécile Hartmann crée des images et des montages à forte charge symbolique et politique. Son travail a fait l’objet d’expositions personnelles et collectives au MABA de Nogent-sur-Marne; au MOCA d’Hiroshima; au Museo de Arte del Banco de la República à Bogotá; au SeMA Seoul Museum of Art et au Carré d’Art–Musée d’art contemporain de Nîmes.

 

Cécile Hartmann, Landform, 2014-2025, series of 160 black and white digital photographs, in 2 sections of 80 images, 142 x168 cm each.

Cécile Hartmann, Philosophical Pantone, 2020, set of 8 screen prints (extract from a larger set of 16), 78 x 52 cm each


 

Isabelle Hayeur

Née en 1969, Isabelle Hayeur vit et travaille à Rawdon au Québec. Elle a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal en 2002. Elle est surtout connue pour ses photographies et ses vidéos expérimentales. Son travail se situe essentiellement dans la perspective d’une critique écologique et urbanistique. Ses œuvres ont été présentées entre autres au Musée des beaux-arts du Canada; au Massachusetts Museum of Contemporary Arts; au Neuer Berliner Kunstverein de Berlin; au Musée d’art contemporain de Montréal et aux Rencontres de la photographie d’Arles.

 

Isabelle Hayeur, Cumuloninbus Flammagenitus (fron theWildtimes series), 2021, color inkjet print, mounted on aluminum Dibond, 149 x 219 cm

 

Isabelle Hayeur, Droits de l’homme #1 (from the Corps étranger series), 2012-2013, color inkjet print, mounted on aluminum Dibond, 149 x 219 cm

Isabelle Hayeur, Jeunes migrants face au mur à Jacumba #3 (from the Botherlands series), 2024, color inkjet print, mounted on aluminum Dibond, 120 x 160 cm


 

Capucine Vever, Fiume Rosso, 2019, set of 2 color photographs on Ultrasmooth paper, mounted on Dibond aluminum, 64 x 94 cm each (framed)

Capucine Vever

Née à Paris en 1986, Capucine Vever est diplômée de l’École nationale supérieure d’art de Paris-Cergy. Ses œuvres procèdent par collages, analogies, frottements permanents entre réalité et fiction, recherche scientifique et narration, cartographie et légende. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions notamment en France et au Museu d'Història de Catalunya, Barcelone et au Nam June Paik Art Center, Séoul. En 2021, elle a été lauréate du prix Art et Éco-conception de Art of Change de la résidence Sur Mesure Plus + de l’Institut français et du prix Michel Nessim Boukris de la Fondation des Artistes de Paris.

 

Capucine Vever, À la fin, on sera tout juste au début, 2020, set of 3 hanging sculptures in terracotta and Indian ink, 47 (diameter) x 0.5 cm

 
 

Capucine Vever, Duc d’Alvaa, 2024, ensemble de 5 colonnes (sur les 11 de l’installation complète) en terre cuite émaillée au limon de Garonne, 210 x 25 cm chacune et Les troubles de la Garonne, 2024, création sonore polyphonique, 22 min. *Œuvre réalisée en collaboration avec Bénicia Makengélé (voix) et Valentin Ferré (musique)