Le Prix de la création en arts visuels
Le Prix de la création en arts visuels de la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement est remis chaque année à un ou une artiste. Le prix comprend une bourse de 10 000 $, assortie d’une résidence d’un mois à la Fondation. La personne lauréate est sélectionnée par un jury d’expert·e·s dans les domaines de l’art et de l’environnement.
Lauréat 2026 — Serge-Olivier Rondeau
Serge-Olivier Rondeau est un cinéaste dont la pratique croise les arts médiatiques, l’ethnographie expérimentale et la recherche en sciences sociales. Ses films et ses installations explorent les relations entre humain·e·s et non humains, en particulier les animaux, les plantes et la technologie. Il a présenté ses œuvres dans plusieurs expositions et festivals au Canada et à l’international. Il a coréalisé le long métrage documentaire, Ressources (2021), qui s’intéresse autant aux environnements qu’aux conditions d’existence des humains et des animaux liés entre eux par la chaîne d’abattage et de transformation de viande. Son second long métrage, Les héritiers (2025), donne quant à lui une voix à une colonie de goélands à bec cerclé et explore les nouvelles manières de vivre et de mourir dans nos paysages hantés par la consommation et la pollution de masse.
Dans le cadre de sa résidence à la Fondation, il travaillera à un projet intitulé La promesse, qui remonte la chaîne de production du plastique pour révéler l’apparition de nouvelles formes de vies. Rondeau s’intéressera à l’impact de ces mutations sur notre façon d’imaginer nos futurs environnementaux.
Pour en apprendre plus sur la démarche artistique de Serge-Olivier Rondeau : https://sorondeau.work/
Photo : Serge-Olivier Rondeau
Lauréat·e 2025 — seth cardinal dodginghorse
seth cardinal dodginghorse est un·e artiste multidisciplinaire, iel pratique la Prairie Chicken Dance, pratique la musique expérimentale et est chercheur·e culturel·le. Iel a grandi en mangeant de la terre et en explorant les forêts de ces ancêtres familiaux de la nation Tsuut’ina. En 2014, sa famille s’est vue forcé de quitter leur maison et leurs terres familiales pour la construction de la Southwest Calgary Ring Road. Cet évènement marquant est devenu depuis le sujet de son travail artistique. seth enregistre et fait paraître de la musique sous le nom de lawrence teeth. Iel fait aussi partie de la longue liste pour le Prix Sobey pour les arts sous le nom de tīná gúyáńí (en français, « route des cerfs »), un collectif formé avec sa mère Glenna Cardinal.
Durant sa résidence, seth cardinal dodginghorse réalisera une série de performances à partir de la question « Qu’est-ce que la terre nous dit? » Ce travail sera directement inspiré par le territoire et l’environnement où se situe la Fondation. seth performera pour le territoire tous les jours, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur en utilisant sa guitare, sa voix et des sons enregistrés pendant son séjour à la Fondation. Son projet intègrera des enseignements de sa culture traditionnelle où des pratiques quotidiennes soutiennent une connexion singulière avec le territoire.
Pour en apprendre davantage sur la pratique artistique de seth cardinal dodginghorse : https://www.sethcardinaldodginghorse.com/
Photo : darin gregson
Lauréat·e 2024 — naakita f.k.
naakita f.k. est un·e artiste multidisciplinaire basé·e à Tio'Tia:Ke/Mooniyang/Montréal. Ses installations sont un moyen d'écouter, de traduire et de raconter des histoires liées aux paysages mouvants, aux formes abstraites de l’héritage, et à la malléabilité de la mémoire. Ses recherches actuelles utilisent l’hantologie pour explorer les impacts de l'industrie extractive et du projet colonial sur les environnements bâtis et naturels, tout en imaginant les futurs possibles contenus dans un lieu hanté. Le projet explorera les géologies locales. S’attardant sur les répercussions des opérations minières de la région, ce travail racontera l'histoire des systèmes de pouvoir à l’origine du pays que nous connaissons aujourd’hui. Quels passés, présents et futurs sont conservés dans les couches rocheuses? Comment le lieu se laisse-t-il connaître autrement quand nous sommes, à tout moment, entouré·e·s d'histoires et d'avenirs? Ce faisant, ce projet rappelle que la responsabilité ne s'arrête pas à ce que nous pouvons toucher, à ce que nous avons vécu ou à ce que nous vivrons.
Pour en apprendre davantage sur la pratique artistique de naakita f.k. :
https://naakitafk.com/selected-works
Photo : Hamza Abouelouafaa
Lauréate 2023 — Karine Bonneval
Artiste française, Karine Bonneval a exposé en France, en Allemagne, aux États-Unis, en Argentine et au Sri Lanka. Récipiendaire de nombreuses bourses et résidences à l’international, elle a notamment travaillé en collaboration avec le département de pédologie et de bioacoustique de l’Université Cornell aux États-Unis.
Le travail qu’elle entreprendra à la Fondation Grantham aura pour ambition de répondre à plusieurs interrogations liées à l’écologie des sols. Que se passe-t-il sous nos pieds? Que nous dit le sol sur notre rapport au monde? Comment pouvons-nous retisser des liens avec cet univers complet que nous connaissons peu et qui échappe à notre perception? Grâce à des outils bioacoustiques et à la chromatographie, un procédé proche de la photographie argentique, Karine Bonneval entend brosser un portrait à la fois sonore et visuel du terroir de la Fondation Grantham et de ses environs.
Pour en apprendre davantage sur Karine Bonneval et sa pratique artistique: https://www.karinebonneval.com/
Photo : Eva Avril
Lauréat.e.s 2022 — Gisèle Trudel et Stéphane Claude
Gisèle Trudel est artiste, professeure à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada MÉDIANE en arts, écotechnologies de pratique et changements climatiques. Stéphane Claude est ingénieur du son, compositeur et chercheur responsable du secteur audio au centre d’artistes Oboro.
Deux questions générales sous-tendent leur démarche et le travail qu’ils présenteront à la Fondation. Comment la recherche-création peut-elle susciter des collaborations entre arts, sciences et communautés pour mettre en place une écotechnologie de pratiques émergeant dans un contexte de changements climatiques? Comment les données scientifiques des sols et des forêts peuvent-elles être expérimentées par l’intermédiaire d’installations artistiques immersives in situ?
Pour plus d’information sur Ælab: aelab.com
Pour plus d’information sur la Chaire MÉDIANE: https://mediane.uqam.ca
Ælab (Gisèle Trudel et Stéphane Claude) au terrain de recherche de SmartForests, Sainte-Émilie-de-l’Énergie, Québec, novembre 2020. Photo : Zoé Fauvel.
Lauréate 2021 — Anahita Norouzi
Détentrice d’un baccalauréat en arts et design graphique de l’Université Soureh de Téhéran et d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia (2013), Anahita Norouzi est une artiste multidisciplinaire irano-canadienne de Montréal.
Anahita Norouzi s’intéresse aux questions de déplacement en lien avec des notions comme celle de l’apatridie et de l’hybridité. Depuis deux ans, en collaboration avec le Centre de recherche sur la biodiversité de l’Université de Montréal, sous le titre provisoire Displaced Gardens (Jardins transposés), elle développe un projet de recherche / création sur les dimensions écologiques, culturelles et sociales des questions migratoires sous l’angle des plantes non-indigènes qui sont apparues au Québec dans le prolongement des flux migratoires des populations. Sur le plan artistique, ses travaux intègrent la photo, la vidéo, la sculpture, l’installation, le texte et les dossiers d’archive. À la fois horticole et ethnographique, le projet de l’artiste incarne un voyage éco-philosophique établissant des parallèles entre la diaspora végétale et les récits de la migration humaine.
Lauréat 2020 — Andreas Rutkauskas
Enseignant au campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique (University of British Columbia, UBC) où il a notamment développé un cours sur la pratique artistique à l’heure de l’anthropocène, l’artiste propose un travail photographique autour des ravages des incendies de forêt. Dans une esthétique documentaire, son projet intitulé Après le feu aborde la question des incendies en essayant de dégager de la vision catastrophique du feu que présentent les médias un horizon de résilience où il serait possible de penser le feu de manière à l’intégrer dans des éco-systèmes mieux adaptés à cette nouvelle donne climatique.