Les grands prix de la recherche de la Fondation Grantham

 

Le prix de la recherche de la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement est remis chaque année à un ou une chercheure. Le prix comprend une bourse de 5 000 $, assortie d’une résidence d’un mois à la Fondation. La personne lauréate est sélectionnée par un jury d’expert·e·s dans les domaines de l’art et de l’environnement. 

 

Lauréate 2024 — Kirsty Robertson

Kirsty Robertson est professeure d'art contemporain et directrice des études muséales et curatoriales au sein du Département des arts visuels à la Western University. Son projet de recherche prendra comme point de départ l'un des produits manufacturés les plus courants au monde – le textile synthétique – et utilisera le motif de sa désintégration pour lire le monde. Les tissus synthétiques comme le nylon et le polyester se décomposent en microfibres de plastique qui se dispersent dans l'air, le sol et l'eau en se frayant un chemin jusqu'aux confins du monde et même dans l'espace extra-atmosphérique. Ces microfibres se reconfigurent en d’étranges objets anthropogéniques tels que les fatbergs (formés dans les égouts à partir de lingettes humides et d'huiles jetées) et les « boules de Neptune » (conglomérats sphériques d'herbes marines et de fibres plastiques). Du monde de la haute couture à la décharge, ce projet retrace l'impact croissant des microfibres.  

 

Photo : Jennifer Martin

 

Lauréate 2023 — Josianne Poirier

Historienne de l’art, autrice et commissaire indépendante, Josianne Poirier est aussi chargée de cours à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université de Montréal. Elle situe ses travaux à la rencontre de l’art, de la culture et de la production de l’espace.

Lors de sa résidence à la Fondation Grantham, les recherches de Josianne Poirier porteront sur la valeur de l’obscurité, une ressource naturelle en voie de disparition pourtant nécessaire à l’équilibre des écosystèmes. Par une approche interdisciplinaire, elle cherchera à interroger les représentations de la pénombre et l’expérience affective qui lui est associée, de même qu’à mieux comprendre son importance pour le vivant. À cette fin, Josianne conviera des spécialistes de différents domaines – artistes, astronomes, biologistes, historien·es de l’art – à se joindre à elle lors d’une série d’entretiens radiophoniques qui seront réalisés à la Fondation Grantham dans l’année suivant sa résidence.

 

Photo : ENE / Jean-Sébastien Veilleux

 

La Fondation Grantham a deux lauréates pour l’année 2022.

 

Lauréate 2022 — Heather Davis

Canadienne, Heather Davis est professeure au Eugene Lang College of Liberal Arts de la New School à New York. En tant que chercheure interdisciplinaire travaillant à l'intersection des humanités environnementales, des études médiatiques et de la culture visuelle, Davis s'intéresse depuis plusieurs années à la façon dont la saturation des combustibles fossiles façonne la culture contemporaine. La résidence à la Fondation Grantham lui permettra d’entreprendre un nouveau livre intitulé Petro-Time

Davis est co-éditrice de Art in the Anthropocene: Encounters Among Aesthetics, Politics, Environments, and Epistemologies (2014), éditrice de Desire Change: Contemporary Feminist Art in Canada (2017) et auteure de Plastic Matter (Duke UP, 2022).

 
 

Lauréate 2022 — Estelle Zhong Mengual

Estelle Zhong Mengual est titulaire de la chaire Habiter le paysage. L’art à la rencontre du vivant à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle considère l’histoire environnementale de l’art comme une contre-histoire, une articulation possible entre arts visuels et questions environnementales pour transformer notre rapport, et plus précisément notre sensibilité, au monde vivant. À l’occasion de sa résidence à la Fondation Grantham, Zhong Mengual approfondira ce point de vue dans le but d’écrire et de publier un nouvel ouvrage accessible à un public élargi.  

Zhong Mengual est l’auteure de Esthétique de la rencontre. L’énigme de l’art contemporain (avec Baptiste Morizot), Seuil, 2018, L’Art en commun. Réinventer les formes du collectif en contexte démocratique, Presses du réel, 2019 et Apprendre à voir. Le point de vue du vivant, Actes Sud, 2021.

 

Photo : Benjamin Cayzac - Agir pour le vivant

 

Lauréat 2021 — Clément de Gaulejac

Clément de Gaulejac est détenteur d’un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal (2017) et d’un diplôme national supérieur d’art plastique de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (2000). Il est l’auteur de plusieurs livres publiés aux éditions Le Quartanier. Son dernier ouvrage Tu vois ce que je veux dire? doit paraître aux Presses de l’Université de Montréal, collection Terrains vagues, en 2021. Il vit à Montréal depuis une quinzaine d’années.

Les questions environnementales sont au cœur du travail de Clément de Gaulejac depuis plusieurs années. Cette préoccupation s’exprime notamment sous la forme de l’affiche politique et de l’exposition. Dans le cadre de sa résidence d’un mois à la Fondation Grantham, Clément de Gaulejac écrira un article visant à mettre en lumière, analyser, voire remettre en question un certain nombre d’images visuelles et de métaphores servant à représenter la question écologique.

 
 
 

Lauréat.e.s 2020 — Richard Ibghy et Marilou Lemmens

Le duo d’artistes de Durham-Sud, au Centre-du-Québec, œuvrent sur la scène internationale depuis plus de quinze ans.

Leur projet Le monde caché sous nos pieds propose de contester l’intensification et la financiarisation de l’agriculture au Québec et d’analyser les manières dont les terres sont appréhendées, appropriées et gérées.

La résidence a eu lieu en juillet 2020. Présentée brièvement à l’automne en raison de la pandémie, l’exposition des artistes sera reprogrammée à l’hiver 2021.