Exposition solo — Richard Ibghy & Marilou Lemmens

 

L’exposition Querelle entre deux puces pour savoir à qui appartient le chien sur lequel elles vivent a eu lieu du 22 septembre au 5 octobre 2020 et du 7 mai au 26 juin 2021.

Vue de l’exposition.

 

Querelle entre deux puces pour savoir à qui appartient le chien sur lequel elles vivent

Un texte de Richard Ibghy et Marilou Lemmens

 

L'exposition, Querelle entre deux puces pour savoir à qui appartient le chien sur lequel elles vivent rassemble des œuvres qui portent sur les lieux que nous partageons, le territoire que nous nous approprions, la terre dont nous prenons soin et le sol sous nos pieds. Comme le laisse entendre son titre, l'exposition s'interroge sur ce qui peut être possédé, et par qui.

Nous avons abordé la terre comme une matière, un monde de vie, un objet conceptuel, un champ de lutte de pouvoir, et le site d'une multitude de capacités et de responsabilités.

Plusieurs des œuvres abordent des champs de connaissance qui font appel à des formes abstraites de représentation, comme l'arpentage et la cartographie, pour délimiter le continuum de l'espace et légitimer certains régimes de propriété et d'exclusion. Ces formes de représentation autorisent la possession à distance, un trait caractéristique du colonialisme.

En poussant l'exploration de la conjonction entre les processus abstraits et la terre, nous examinons la manière dont les terres agricoles sont devenues de plus en plus financiarisées. Le pouvoir du capital est aussi exploré à la lumière de son influence sur la recherche scientifique dans ce qui est désormais appelé L'affaire Louis Robert. Dans ces œuvres, la terre se révèle comme un assemblage de pratiques, de technologies et de discours qui en font une chose que l'on peut posséder et investir.

Or, ce sont le sol, l'eau et les plantes – essentiels à la perpétuation de la vie sous toutes ses formes – qui rendent ce monde habitable. Aussi l'exposition aborde-t-elle d'autres manières de vivre avec, de et sur la terre, plus soucieuses des engagements concrets nécessaires au maintien et à la résurgence de la vie.

En cherchant à dépasser une vision de la terre comme ressource inanimée soumise à l'instrumentalisation humaine ou comme objet de spéculation capitaliste, nous pouvons commencer à retisser des relations au sein de réseaux plus-qu'humains et à développer des attachements multiples et engagés. Ces liens peuvent nous aider à imaginer une autre manière d'habiter la terre, qui soit à la hauteur des joies et des difficultés propres à l'interdépendance de nos existences.

Les œuvres présentées dans l’exposition ont été créées en 2020 dans le cadre d’une résidence de recherche à la Fondation Grantham, à l’exception de Things that grow by themselves / Things that we help grow qui a été créée en 2014.

 

Vues de l’exposition. Photos : Alain Laforest

 

Extraits vidéo : Richard Ibghy & Marilou Lemmens